page rédigée par Philippe
Gros coup de cœur pour ce pays qui offre tellement de choses alors même qu’il traine encore une image d’un pays dangereux.
Ce n’est plus le cas, et lorsque cela se saura il ne fait pas de doute qu’il connaitra un afflux touristique important.
On adore l’accueil des Colombiens, agréables et bienveillants, les couleurs et l’ambiance dans les villages et villes, les paysages qui sont d’une grande richesse et on y mange bien !
C’est un pays facile avec les enfants et cela nous donne encore plus envie de découvrir l’Amérique latine.
Découvrez notre itinéraire en Colombie sur la carte interactive de notre tour du monde avec
Vous pouvez télécharger notre road book en cliquant ici !
Vous y trouverez nos grandes étapes, hébergements et activités envisagées ;-)
Infos pratiques
Hola !
Langues
Espagnol
Monnaie
Peso colombien
Fuseau
- 6 heures
Taille
51 millions d'habitants
La Colombie est un pays assez grand, environ deux fois la superficie de la France. Nous n’en avons vu qu’une petite partie en un mois, et il offre une diversité de choses à découvrir assez impressionnantes. Deux amis ayant beaucoup voyagé sur ce continent, dont la Colombie, m’avaient indiqué que c’était un concentré de toute l’Amérique latine. Alors bien sûr on ne retrouve pas les sites majestueux de chaque pays, mais on y retrouve la culture, la gastronomie et surtout la diversité des paysages puisque la Colombie compte : les déserts au sud, l’Amazonie au sud-est, la côte Pacifique, la côte Caraïbe, la cordillère des Andes, les hauts plateaux caféiers et de nombreuses rivières et mangroves.
Pas de train en Colombie, on se déplace donc principalement en bus et taxi. Nous avons également fait deux vols internes car les distances peuvent être très longues et les routes pas toujours praticables dans les montagnes en fonction de la météo. C’est très facile de circuler, il y a de nombreux bus dans les terminaux de chaque ville et ils sont assez confortables. Pour les courtes distances les taxis sont partout (les taxis jaunes sont les seuls taxi officiels), il suffit de lever la main et les tarifs sont très abordables.
Ne soyez pas surpris d’être millionnaire en Colombie, il suffit de retirer 230€ pour avoir un million de pesos colombiens. Nous avons tout réglé en liquide en dehors de nos hébergements réservés via Airbnb. Pour certaines excursions il faut payer un acompte à la réservation et ils proposent souvent un virement par Nequi, c’est une application pour faire des virements instantanés. Nous n’avons pas créé de compte, nous sommes passé par une amie à Bogotá qui s’en est chargé pour nous, on en profite pour la remercier à nouveau ;-) Pour les excursions, les tarifs sont généralement négociables de 10 à 20 %.
WhatsApp est un moyen de communication très courant en Colombie, on peut facilement réserver un taxi ou échanger avec un guide par cette application, les numéros s’obtiennent facilement en demandant ou par recommandation.
Ici on parle l’espagnol avec un débit que l’on comprend mieux qu’en Espagne. Nous avons un niveau de langue assez bas (collégien) mais finalement on s’en sort assez bien, ça revient vite et on apprend « sur le tas », avec l’aide de Google traduction ;-). Langue d’origine latine comme le français, les filles apprennent également assez vite les mots rudimentaires pour s’exprimer avec les Colombiens !
Il y a peu de racisme en Colombie, les discriminations sont avant tout sociales. La population est classée par niveau social, allant de 1 à 6 (6 étant le niveau le plus élevé). Il est tout à fait possible d’évoluer, mais globalement, chaque habitant vit dans un quartier correspondant à sa classe sociale.
S’il y a beaucoup de chiens errants en Colombie (ce qui peut valoir d’être vacciné contre la rage), ces derniers sont respectueux (ils ne nous ont jamais dérangé) et les Colombiens sont très attentionnés envers nos amis à quatre pattes, nous avons d’ailleurs découvert pour la première fois des toilettes pour chien à l’aéroport de Bogotá !
La Colombie est notre première étape durant notre tour du monde en famille, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il démarre très fort !! Nous avons atterri à Bogotá puis avons quitté le pays depuis Carthagène des Indes un mois plus tard pour le Costa Rica.
On vous raconte ici notre itinéraire, nos conseils et nos coups de cœur, mais aussi nos déceptions, car oui il y en a. Je scinderais notre exploration autour de 4 grandes villes : Bogotá et les hauts plateaux caféiers ; Medellín ; les alentours de Santa Marta ; Carthagène.
Bogotá, Salento & Cocora
Bogotá
Capitale de la Colombie, cette immense ville de près de 8 millions d’habitants se situe sur un haut plateau de la cordillère des Andes, à 2600 mètres d’altitude. Le paysage urbain est donc encerclé par une immense chaine montagneuse et les températures y sont modérées (environ 20 degrés), ce qui est bien lorsqu’on arrive de France en plein hiver.
Nous sommes hébergés chez des amis au nord de la ville, Nathalie et Thomas, qui nous font vite découvrir les plats typiques de la Colombie, et la grande variété de fruits, particulièrement savoureux. L’appartement est ouvert sur l’extérieur, l’air y rentre librement ce qui laisse à penser que les températures changent peu au cours de l’année. Comme dans beaucoup de pays tropicaux, il y a deux saisons : la saison sèche et la saison des pluies.
On part visiter une partie de la ville à la journée, direction le point de vue le plus spectaculaire sur la ville : Monserrate. On monte soit par un funiculaire, soit par un téléphérique pour atteindre les 3150 mètres d’altitude et un panorama permettant de prendre conscience de l’étendue de la ville. Attention, à cette hauteur, l’oxygène y est plus rare et gravir les derniers escaliers peut devenir un véritable obstacle, il faut prendre son temps !
A Bogotá on peut acheter dans la rue des fourmis à gros cul, une spécificité colombienne prête à consommer. Gwladys a trouvé ça bon. Il faut manger uniquement l’arrière, pas nécessaire de croquer la tête ;-)
Une fois redescendu, on se rend à pied à la Candelaria, le quartier historique de la ville avec ses rues pavées, ses bâtiments coloniaux et ses couleurs vives accentués par de superbes graffitis. On commence à découvrir ici ce qui va nous plaire tout au long de notre séjour en Colombie : de la couleur, de la vie et une ambiance très agréable agrémentée de musique salsa dans les bars qui ornent les rues. On mange dans un restaurant de spécialités du pays : en entrée des empanadas (sorte de beignet farci) accompagné de petites pommes de terre, puis s’en suit une soupe délicieuse avec des légumes entiers et des morceaux de viande. Tout le monde s’est régalé !
On poursuit notre promenade jusqu’à la place Simón Bolívar, un nom que l’on retrouvera dans toutes les villes car il s’agit d’un ancien Président de la Grande Colombie (XIXe siècle), aussi surnommé Le Libérateur.
La place est animée par des artistes de rue, y compris la Calle Real que l’on remonte tranquillement à pied. On nous a chaudement recommandé de visiter le musée de l’or, malheureusement le temps nous a manqué. Le musée Botero était aussi dans nos tablettes (à la Candelaria), vous avez probablement déjà vu ses œuvres de femmes très rondes et colorées.
Première immersion en Colombie très agréable. Nous avions hésité à faire un stop à Bogotá, nous sommes ravis de l’avoir fait ;-)
Salento
Partons à la découverte de la Colombie qui nous a séduite, celle des villages colorés, plein de vie et d’authenticité, en montagne, au cœur de la région du café. Si Salento est touristique, elle reste marquée par la présence des habitants qui continuent de vivre à leur rythme.
Pour nous y rendre depuis Bogotá, nous avons pris l’avion car le trajet en bus à travers la montagne peut s’avérer long pour des enfants : entre 8 et 10 heures selon l’état de la route. Le vol nous amène à Pereira, il faut ensuite prendre un taxi vers le terminal de transportes de Pereira où nous prenons un bus pour Salento (environ une heure).
Salento n’est pas très grand, tout se fait à pied. Nous dormons juste à côté de la place centrale (Plaza Bolívar ;-) où nous trouvons tout ce dont nous avons besoin (épicerie, restaurants, bar, pharmacie, banque, etc.) et une ambiance détendue la journée avec les locaux occupants les terrasses des cafés, et festive à la nuit tombée avec la musique résonnant dans la rue depuis chacun des bars. On a pu découvrir le Tejo, un jeu ancestrale colombien qui se rapproche du palais, sauf que lorsque l’on touche la cible il y a une explosion !!
Ici les couleurs sont magnifiques et elles embellissent des bâtiments coloniaux particulièrement bien entretenus. On peut remonter la Carrera 6 depuis la place pour découvrir la rue la plus animée de la ville avec ses boutiques et restaurants. Tout au bout, on peut grimper de nombreuses marches pour atteindre le mirador Alto de la Cruz offrant une jolie vue sur la ville au cœur de ses montagnes. Cela est encore plus spectaculaire au coucher de soleil. On peut ensuite suivre le chemin menant au mirador de Salento qui lui offre un superbe panorama sur la vallée située derrière, celle qui abrite au loin la fameuse vallée de Cocora.
Depuis ce village, de nombreuses excursions sont possible, notamment la fameuse vallée de Cocora que je vais détailler juste après, mais aussi d’autre réserves naturelles ou encore des tours pour découvrir la culture du café car c’est une région majeure de la production colombienne.
Nous sommes restés 4 nuits à Salento et c’est typiquement le genre d’endroit qui nous a fait aimer la Colombie !
Vallée de Cocora
La vallée de Cocora est l’un des paysages les plus connu de la Colombie, situé au cœur du parc naturel national Los Nevados, on y trouve dans un cadre verdoyant des palmiers à cire endémiques les plus hauts du monde, ils peuvent atteindre jusque 80 mètres ! Lorsque les nuages s’accrochent aux montagnes, les têtes des palmiers peuvent dépasser le nuage donnant l’impression qu’ils flottent dans le ciel.
Pour partir à Cocora c’est simple, on se rend sur la place centrale de Salento vers 7h du matin, là où sont alignées les Jeep Willys qui rivalisent de couleurs. Comptez 10.000 pesos par personne pour faire le trajet aller-retour. La Jeep est bien remplie, les plus aventureux s’accrocheront debout à l’arrière, je préviens ça tire un peu dans les bras dans les virages.
De là on part en randonnée à pied ou à cheval, pour nous ce sera à pied.
La petite boucle fait 1,7km et vous amène par un sentier facile et à l’ombre (mais ça monte) au premier mirador offrant une première jolie vue. Cela vaut le coup de pousser jusqu’au second mirador pour un total de 2,3km car la vue sur les palmiers y est la plus impressionnante. Vous redescendrez par un autre chemin donnant l’occasion de faire des photos sur la sculpture d’une main, ce qu’ont fait Gwladys et les filles.
Me concernant j’ai poursuivi sur la grande boucle dont les chemins sont plus sinueux et sportifs. Globalement sous les arbres, cette randonnée de 6,8km est très agréable. On peut même faire un crochet de 2km aller-retour pour atteindre la maison des colibris d’où nous pouvons aisément les observer s’abreuver.
Medellín, Jardín & Guatapé
Medellín
Le nom de cette ville nous projette immédiatement dans l’histoire des narcos trafiquants colombien, elle a notamment vu s’élever Pablo Escobar. La violence qui est associée fait aujourd’hui parti du passé et depuis 10 ans cette ville, ainsi que le pays, s’est grandement ouverte au tourisme, d’ailleurs Medellín fait partie d’un véritable programme de transformation engagée par son maire et le résultat est là. C’est aujourd’hui un modèle d’urbanisme pour la Colombie et pour l’Amérique latine, tournée vers la culture et le sport, mettant à disposition un système de transports en commun très développé et offrant la possibilité à toute la population d’accéder au centre-ville.
Medellín est elle aussi enclavée dans une valée de la cordillère des Andes, c’est très impressionnant de voir la ville grimper sur les flancs des montagnes qui l’entourent, ce sont les fameuses Comuna qui abritent les populations les plus modestes, l’équivalent des favelas au Brésil.
Si nous pouvons y accéder aisément aujourd’hui, notamment la fameuse Comuna 13 que je détaillerais plus loin, ce n’était pas encore le cas 11 ans plus tôt. La Colombie et Medellín a connu de véritables bains de sang. Plusieurs groupes armés se sont formés pour différentes raisons, souvent liées à des inégalités sociales.
Les FARCS par exemple sont une armée de paysans, riches, en désaccord avec le gouvernement. Il y a eu d’autres groupes armés puis plus tard sont venus s’ajouter les narcos trafiquants créant un environnement très hostile, une guerre.
A la mort de Pablo Escobar, plusieurs autres cartels se sont fait la guerre pour récupérer son business, c’est la période post guerre, puis le gouvernement a décidé d’éradiquer la violence liée à la drogue, c’est la période dite du grand nettoyage. Les militaires ont eu ordre de tuer toutes personnes liées aux narcos trafiquants, cette période s’est achevée en 2013 et un accord de paix a été signé à Carthagène en 2016. Le premier quartier visé est celui de la Comuna 13 et notre guide dans ce quartier, Ferney, l’a vécu au plus prés.
La Comuna 13 a été un véritable coup de cœur, par son histoire, son ambiance, son urbanisme et l’accueil de sa population. Ce quartier est très étendu, nous avons pris le téléphérique pour en visiter une partie depuis les hauteurs et on a eu l’impression que cela ne finissait jamais. On y découvre de nombreuses maisons faites de briques et de tôles qui s’empilent les unes sur les autres sur les flancs de la montagne, laissant entrevoir des petits chemins irrigants chacune de ces habitations. Comme dans les films, ici les motos cross résonnent dans les rues, grimpant les pentes avec énergie. Plus on monte, plus la pauvreté semble importante.
Nous avons visité la Comuna 13 avec Ferney (notre guide francophone), en dehors des sentiers battus, en contact avec la population, nous avons d’ailleurs partagé un repas avec une famille qui nous a accueilli chez elle, merci Jenny pour le moment d’échange en toute simplicité. Puis nous nous nous sommes rendus dans la partie plus touristique, celle qui est très animée avec des danseurs, des rappeurs et de magnifiques graffitis qui embellissent la ville, mais surtout qui racontent son histoire, celle d’une population qui ouvre les yeux (illustrée par le singe ci-dessous), qui veut faire sa révolution par l’amour, le respect et la culture, et ne souhaite plus s’enfermer sur elle-même. J'aime beaucoup le dernier graffiti qui illustre l'évolution de l'Homme par l'amour du Hip-Hop, imagée par un DJ.
A Medellín nous avons également visité le Parque Explora, une sorte de petite Cité des Sciences, où les enfants ont pu découvrir et s’essayer aux notions de musique, de temporalité, de sciences, en plus de profiter d’un aquarium permettant d’observer les animaux aquatiques qu’abrite ce magnifique pays !
Il est à savoir que le centre-ville de Medellín est malfamé, il est donc préférable de ne pas le visiter. Le Parque Arvi accessible en métro puis téléphérique est parait-il très sympa à faire, notamment avec les enfants, probablement qu’il offre un beau panorama, mais nous n’avons pas pris le temps de nous y rendre.
Cela ne nous a pas empêché d’avoir un gros coup de cœur pour cette ville !
Jardín
Un autre village très coloré au cœur de la Cordillère des Andes, plus grand que Salento et plus vivant encore ! La Place principale en son centre est particulièrement dynamique, surtout à la nuit tombée, les locaux et les touristes s’y réunissent pour manger de la street food (et il y a du choix), s’assoir sur un banc en faisant face à la magnifique cathédrale pour laisser jouer les enfants, ou encore prendre un verre en terrasse et admirer les cavaliers déambuler dans la rue avec des démonstrations de marches hypiques particulières. D’ailleurs on ne sera pas surpris de voir les cavaliers boire leur rhum ou leur café directement sur leur cheval. Ici aussi, chaque bar rivalise de musique forte créant une ambiance très énergique en ces lieux.
Si Jardín est accessible aisément en provenance de Medellín car la route est goudronnée, c’est une toute autre aventure en provenance de Salento, qui nous prendra toute la journée.
On prendra d’abord un bus direct pour Rio Sucio (un seul par jour, départ à 8h40, sinon il faut faire une correspondance à Pereira). Ici on patientera pour prendre un second bus en direction de Jardín (environ toutes les 2 heures). La distance restant à parcourir n’est pas énorme, pourtant on mettra 3 heures. La route est en terre, caillouteuse et peu large, on comprend que la circulation y est assez limitée. Le bus est plein à craquer, des locaux sont debout dans l’allée centrale, on comprendra au bout d’une heure et demie qu’ils descendront à mi-chemin, dans des fermes en altitude. Le chauffeur en profite également pour déposer des provisions.
On fait une pause, l’occasion de s’émerveiller face à une chaine montagneuse à perte de vue. La seconde partie du trajet sera plus périlleuse encore, la route compte de nombreux trous causés par les intempéries et on roule à flanc d’un vide vertigineux. Heureusement, on sent le chauffeur vigilant.
Ce trajet entre Salento et Jardín nous a coûté 66€ pour nous 4. Il est important de se renseigner en amont car selon les conditions météo la route peut être bloquée et le trajet peut doubler voire tripler en temps.
A Jardín il est possible de faire des randonnées, des excursions pour découvrir la culture du café. Nous avons préféré profiter de l’ambiance de la ville, on adore :-).
On s’est rendu à une petite réserve naturelle au sud de la ville, sur les recommandations de français avec qui on a fait le trajet en bus, car on peut y observer un magnifique oiseau en liberté : le Gallito de Roca (coq de roche).
Cette ville fait partie de nos coups de cœur en Colombie !
Guatapé
Située à 1h30 de Medellín, le village de Guatapé est un petit village plein de charme avec ses petites rues pavées et ses constructions très colorées. Nous l’avons visité par un temps pluvieux mais cela ne nous a pas empêché d’en profiter même si cela doit être encore plus joli sous le soleil.
Ce village se situe aux abords d’un immense lac artificiel, particulièrement sinueux, dont on ne voit pas toute l’étendue même en prenant de la hauteur. Nous y avons fait un tour en bateau depuis lequel on peut apercevoir la Piedra del Penol, cette surprenante formation rocheuse de 230 mètres de hauteur, posée ici au milieu de ce paysage. On peut monter à son sommet par des escaliers mais étant donné la météo et le fait qu’il avait la tête dans les nuages, nous avons fait l’impasse.
Minca, Nueva Venecia & Barranquilla
Nous avons pris un vol interne depuis Medellín pour nous rendre à Santa Marta. C’est possible en bus mais il faut compter 18 heures de trajets.
L’un des sites les plus connue de Colombie c’est le parc national de Tayrona situé près de Santa Marta. Il abrite une biodiversité endémique et les paysages qui sont parait-ils magnifiques, notamment au coucher de soleil. Pour des raisons de régénération des sols, à la demande des populations indigènes de ce territoire, le parc ferme 3 fois dans l’année pour une durée de 2 semaines. C’est une très bonne raison, on approuve ! En 2024 les fermetures ont eu lieu la première quinzaine de février, en juin et en octobre. Pour février, nous avons eu l’information que 2 semaines avant, pas de bol, nous étions dans la région du 3 au 13 février , on ne pourra donc pas témoigner des beautés de ce parc. On prolonge alors notre séjour à Minca.
Minca
Situé à 15 km de la côte, dans les hauteurs des montagnes de la Sierra Nevada, on vient ici pour se mettre au vert et profiter d’une vue incroyable entouré de nombreux oiseaux. Nous avions pris pour hébergement une cabane au cœur de la forêt, accessible uniquement à pied, entièrement ouverte sur l’extérieur, avec un petit balcon et son hamac. L’occasion parfaite pour se détendre et se laisser aller à la contemplation.
La nuit on dort au son des faune et le matin nous avons pu observer des toucans et pleins d’autres oiseaux. Le soir le spectacle est tout aussi magique avec le coucher de soleil derrière les montagnes. Nous avons cette sensation d’être privilégié.
Minca est un tout petit village, un point de départ vers de nombreuses randonnées et activités en montagne comme la visite de finca de café ou cacao. L’un des treks les plus connus est celui de la Ciudad Perdida, mais il faut plusieurs jours aller-retour en bivouac, pas possible avec les enfants.
On se contentera d’aller à la piscine naturelle de Pozo Azul. Le chemin présente peu d’intérêts mais sur place le charme opère, surtout pour les enfants. Attention, il y a beaucoup de monde le matin et l’après-midi, à notre surprise nous étions quasi seuls sur le temps du midi car les vans de touristes sont repartis.
Minca rencontre un gros point noir : les Gegen. Ce sont de minuscules moucherons qui vous mordent jours et nuit. Le premier matin j’ai cru à des piqures de punaises de lit tellement elles étaient nombreuses et alignées. On se rend vite compte que tout le monde est dans le même état, et ce n’est pas agréable car ça va démanger fortement durant 1 semaine. Nous avons trouvé un répulsif naturel sur place (les anti-moustiques ne suffisent pas), ainsi qu’un produit anti-démangeaisons à base d’alcool et de canfre (très efficace), indispensable pour ne pas infecter les boutons en raison du grattage. Finalement j’ai finis mon séjour en manches longues (meilleur remède).
Nueva Venecia
Nous avons séjourné à Pueblo Viejo à côté de Ciénaga, une petite ville située à l’entrée d’un immense marais en bord de mer. Seul un bras de terre les sépare. C’est un village de pêcheurs assez pauvre. Nous avons loué une cabane sur la plage, malheureusement une tempête a décidé de se mêler à notre programme. Le voyage c’est aussi de composer avec les imprévus ;-)
Si nous sommes venus ici c’est pour aller découvrir le village de pêcheurs sur pilotis, au cœur de la mangrove : Nueva Venecia. Visiblement ce n’est pas très connu, et nous avons trouvé l’expérience plutôt authentique.
Nous sommes partis en bateau à 7h30 avec Costa Lara Ecologicos Tour qui est tenu par une famille. Nous commençons par traverser des zones de pêches au filet et apprécions la quantité d’oiseaux qu’abrite ce marais. Puis nous traversons le marais pendant une grosse demi-heure, sur une eau lisse et à perte de vue. Nous arrivons enfin dans la mangrove, on ressort l’appareil photo pour immortaliser tous ces oiseaux qui nous entourent au cœur d’une végétation luxuriante.
Au détour d’un virage le village de Nueva Venecia apparaît à l’horizon. C’est incroyable, ici 3000 habitants vivent « cachés », car on n’y vient pas par hasard, et ils ont tout construit sur pilotis : maison, école, église, traitement de l’eau, production électrique, commerces, toujours aussi coloré.
Ici on se déplace en pirogue et nous avons beaucoup apprécié leur accueil, chaleureux et jovial. Notre guide semblait en connaître plusieurs. Les enfants sont rapidement venus nous voir pour échanger, nous étions les seuls touristes dans le village. Nous avons même pu jouer au football avec eux ! Un moment hors du commun que nous avons adoré faire tous les 4.
Retour au point de départ, la famille nous a préparé un excellent déjeuner à base de poisson frits pêché dans le lacs le matin (poulet pour les filles), riz parfumé à la coco, bananes plantain et crudité. En entrée une excellente soupe de poisson, un régal pour tout le monde !
Nous recommandons à tous les voyageurs entre Santa Marta et Carthagène de s’offrir cette excursion s’ils souhaitent découvrir un cadre très différent.
Barranquilla
Barranquilla n’a rien d’attractif en particulier, sauf pendant 4 jours en février où toute la ville est en fête. Elle accueille le deuxième carnaval d’Amérique latine, après celui de Rio au Brésil. Dès qu’on arrive, nous sommes déjà dans une ambiance énergique : des couleurs, de la musique, des stands de vente d’accessoires fluos. Ça fourmille dans tous les sens !!
Il y a plusieurs endroits pour profiter du carnaval mais le gros des festivités se passe sur la Via 40 avec les défilés et les chars. A l’approche de notre arrivée nous avions lu qu’il fallait réserver un pass 3 jours pour profiter du défilé, et que c’était interdit au moins de 7 ans… Mince. Alors on se promène dans la ville le premier jour, mais on sent que ce n’est pas pareil. On prend alors un taxi direction la Via 40, on suit la foule et on arrive à un endroit où il n’y a que des colombiens, des espace à l’abri du soleil avec des chaises que l’on paiera pour bien moins cher, et on aura profité du défilé pendant au moins 3 heures (il dure 7 heures) dans une ambiance locale, avec à disposition des stands de street food. Parfait !!
Le défilé s’intensifie au fil de la journée, surtout des costumes très colorés, parfois des percussionnistes. Les chars sont des camions décorés qui transportent la musique et abritent pour certains des chanteurs, parfois très connus, on a pu s’en rendre compte aux cris des colombiennes à côté de nous ;-). Un peu de danse mais ce n’est pas l’image que nous avons du carnaval de Rio.
L’ambiance est très festive, on sent les grillades, les couleurs sont vives et les enfants ont des bombes de mousses et arrosent le public. On en a partout, cela fait partie du jeu ! On en a pris plein les yeux. En repartant, l’ambiance dans les rues est toute aussi chaude : beaucoup de monde qui danse devant les maisons ou résonnent la musique, on a du mal à circuler !
Carthagène & Palenque
Cartagena
En français, Carthagène des Indes est une ville stratégique sur la côte caraïbe puisqu’elle fait la liaison commerciale avec l’océan Atlantique. Cela n’a pas toujours été pour de bonnes raisons puisque cela é été l’un des ports majeurs d’importation d’esclaves pour l’Amérique latine. Ce passé colonial est particulièrement présent dans le centre historique, intra-muros, où l’on peut admirer de magnifiques bâtisses aux rues étroites, colorées, avec de jolis balcons ornés de plantes. C’est très agréable d’y flâner et de se laisser envoûter par l’ambiance qui y règne, notamment des artistes qui se produisent dans les rues. Depuis ses remparts avec ses canons, on peut observer la ville moderne, touristique, que je détaillerais plus loin.
Lorsque l’on sort par la tour de l’horloge (porte principale) de la ville fortifiée, en face se trouve un parc public qui nous a offert de belles surprises. En pleine ville, on trouve ici en liberté des petits singes, des écureuils, des oiseaux, mais aussi, en levant les yeux, des paresseux suspendus aux arbres, dont un avec un bébé accroché au ventre de sa maman ! A chaque fois qu’on les a vu ils étaient en mouvement, de belles occasions pour prendre des photos de nos rencontres avec cet animal si toujours souriant et très agile pour se déplacer de branche en branche.
En traversant le parc nous arrivons dans l’ancien quartier de Getsemaní, notre coup de cœur de la ville, celui où nous avons commencé notre séjour. Ancien quartier populaire et métissé de la ville, c’est aujourd’hui le quartier branché, les couleurs sont chatoyantes, les rues étroites, de magnifiques peintures habillent les murs. L’ambiance y est très chaleureuse avec des artistes de rue, de très nombreux bars et des stands de street food. Nous avons adoré déambuler au hasard à travers ses rues, rencontrer des gens avec qui on s’arrête pour discuter, s’arrêter pour prendre des photos ou encore traverser une boutique pour découvrir au fond un petit restaurant familial et y savourer un délicieux repas préparé par la mama et la abuela (grand-mère). A la nuit tombé, l’ambiance est festive, les bouchons d’oreille seront utiles pour un repos tranquille dans le quartier ;-)
Nous avons terminé notre séjour en Colombie dans le quartier de Bocagrande, plus précisément El Laguito tout au bout. Ici c’est la ville moderne et touristique de Carthagène, l’occasion d’offrir aux filles, et à nous aussi, un cadre de détente. On ne s’attendait pas à y trouver une telle forêt d’immeubles de grande hauteur, c’est impressionnant ! Les avantages : la plage est au pied de notre appartement situé au 20e étage et nous disposons également d’une piscine, à l’ombre dès 11h30, et ça c’est bien.
Pour tout vous avouer, nous n’avons pas trouvé que cela était le cadre idéal pour finir notre séjour, pour une raison principale : c’est beaucoup trop touristique. La plage, qui n’a rien d’extraordinaire, en plus d’être un peu agitée, est truffée de vendeurs ambulants. Sans mentir, nous n’avons jamais été tranquille plus de 30 secondes, nos réponses négatives deviennent agressives, c’est usant et très désagréable. C’est pareil dans les rues. On n’en veut pas à ces vendeurs qui tente de gagner leur vie, mais ils risquent de tuer le tourisme à Cartagena si cela perdure. On avait prévu de nous rendre sur les îles de Rosario, un peu plus paradisiaques, mais sauf à payer très cher pour accéder aux plages privées, nous avons passé notre tour en voyant les commentaires sur Google, illustrant une situation pire encore et même beaucoup d’arnaques. Notre guide pour Palenque (excursion à suivre) nous a confirmé cette situation, c’est dommage. Si vous souhaitez visiter Carthagène, contentez-vous du centre historique durant un à deux jours, cela est suffisant.
Heureusement, notre séjour s'est terminé sur une belle rencontre. Les Chaloumar 360, une famille que nous suivons depuis longtemps sur les réseaux sociaux sont également en Colombie, et séjournent dans un hôtel voisin ! Ils ont fait un tour du monde en famille en 2019 et cela nous a beaucoup inspiré pour le nôtre. Nous avions échangé durant notre séjour et ils nous ont gentiement proposé de partager un moment convivial autour d’une pizza. 3 heures d’échanges entre passionnés du voyage, cela reste toujours un très bon moment ;-)
Palenque
Depuis Carthagène, nous sommes partis dans un village situé à une bonne heure de route avec Sergio, un guide francophone. Cette excursion était importante pour nous car elle témoigne du passé esclavagiste de l’occident. San Basilio de Palenque est le premier territoire libre de l’esclavage de toute l’Amérique. Un esclave rebel s’était échappé et s’est installé ici avec 36 autres esclaves. Ils ont obtenu l’abolition de l’esclavage pour leur territoire en 1603.
Depuis, ils ont conservé leur authenticité : leur propre langue (un mélange d’espagnol, de portugais et d’africain), leur gastronomie, leur médecine traditionnelle, leur musique. Même si cela reste une ville colombienne, ils ont leur propre mode de vie et d’une certaine manière leurs propres lois, par exemple il n’y a pas de police ici. Les routes sont principalement en terre et leurs constructions sont modestes. De nombreux graffitis témoignent de l’histoire et de la culture de ce territoire. Les Palenqueras que l’on croise à Cartagena viennent de ce village, ces femmes aux tenues très colorées et portant un panier de fruit sur leur tête.
Les habitants affichent une véritable fierté de leur appartenance à l’Afrique et ils s’attachent à préserver leurs savoir-faire. Nous avons découvert avec un guide du village, et Sergio pour la traduction, l’histoire de l’esclavage en Amérique, celle de Palenque, mais aussi la fabrication d’une confiture à base de maïs (pop-corn) et de canne à sucre, le médecin du village qui soigne par les plantes, un club de boxe car Palenque est aussi connu pour former des champions, dont un triple champion du monde, Antonio Cervantes, dit « kid Pambelé ». Nous avons conclu notre tour, sous un soleil de plomb et 39 degrés, avec une démonstration de percussion, chant et danse qui nous a donner le sourire, la musique est incroyable pour transmettre ce que le langage verbal ne saurait faire aussi bien.
Une journée importante pour nous comme pour les filles. Notre seule déception aura été de devoir donner un pourboire à chacune des personnes que l’on a rencontré alors même que cette excursion, qui nous coûtait déjà assez cher, servait à rémunérer ces personnes. Cette financiarisation de la visite l’a rendue moins authentique, moins sincère, dommage. Cela reste une belle expérience ;-)
Au retour, Sergio nous a fait la surprise de nous inviter chez lui où il vit avec sa femme, sa mère et sa dernière fille, dans une maison des quartiers populaires de Cartagena. Un moment d’échange et de partage que l’on apprécie toujours énormément, en toute simplicité et convivialité. Le repas que sa femme et sa mère nous ont préparé étaient probablement le meilleur que nous ayons dégusté, à base de poisson frit, riz coco, bananes plantain, crudités, et en bonus des crevette marinées, un régal !
Si vous avez apprécié le récit de notre voyage en Colombie, n'hésitez pas à nous en faire part ci-dessous, cela nous fera plaisir de vous lire. Si vous avez des questions, vous pouvez nous écrire ;-)